1. |
Soleil noir
04:01
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Ma vie rêvée, mon insolence
N'est pas ailleurs, elle est absente
Elle est parfois dans ton chagrin
Entre tes jambes, entre tes seins
Comme un trou noir, une obsession
Comme un Everest, une ascension
Une préférence pour l'obscur
Et pour l'objet de ton cœur pur
Ma vie rêvée, mon insolence
Mon ange noir sous la Grande ourse
Ma vie rêvée, mon insolence
C'est un delta coulant de source
Malgré l'amour, malgré la mort
Ce n'est pas faute d'avoir tort
J'ai mes raisons de t'aimer fier
Mon étoilée, mon cœur solaire
Tu coules en moi comme un torrent
De Niagaras effervescents
Je meurs en toi d'un jet de nacre
Ma perle noire au goût si acre
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2. |
Camille
03:30
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Camille se lève comme un soleil
Et puis s'abat comme en plein rêve
C'est le mépris rouge et vermeil
Une jalousie montée de fièvre
Sous les figuiers de barbarie
Ne sommes-nous pas nos pires ennemis
Ô Malaparte, ô Moravia
Je vais mourir dans de beaux draps
Épeler ton corps, le prendre au mot
Dans cet hôtel aux volets clos
Rome n'est plus une ville éternelle
Tu es une louve des plus cruelles
Tes jeux d'enfant de matamore
Se jouent de moi dans le décor
Un film noir passe en couleurs
Sur les pages blanches de ma douleur
Après l'or pur des floraisons
Tombent les fruits de la passion
Épeler ton corps, le prendre au mot
Dans cet hôtel aux volets clos
À demi-nue sous ta parure
À demi-mots sous mon galure
Camille se lève
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3. |
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C’est l’heure d’ouvrir, il est minuit
On tourne une page sur le bruit blanc
Où pulse un jazz d’épilepsie
Une voix vous happe comme un aimant
Comme des points de suspension
Dans le phrasé d’un livre ouvert
À la page blanche d’une attention
D’un mot posé d’une voix claire
Nuits magnétiques, nuits magnétos
Un souffle court dans le tempo
Où sont les nuits d'Alain Veinstein ?
Elles vont du jour au lendemain
Quand je m’endors au fond du lit
Sous la voix nue d’un écrivain
Rêves et pensées d’un vol de nuit
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4. |
Des chiens perdus
03:10
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Dans la nuit noire, le cœur serré
De vents contraires, de vents glacés
Ce sont des chiennes de vies tracées
Qui meurent dans l’aube, entrelacées
Une poussière d’ange se dépose
Sur la pierre grise où tu reposes
Sais-tu combien de fleurs écloses
Combien de rouge au cœur des roses
Sombres années
Tu n’as pas vu passer l’enfance
Sombres dimanches
Ni de mariée en robe blanche
Ni ma main douce sur tes hanches
Des feux se dressent à l’horizon
C’est bien la mort en pâmoison
Celle qui te fauche dans sa moisson
De poudre pure et de poison
Et tous ces chiens qui courent les rues
Avec la rage à l’encolure
Qui ont pris goût à la morsure
Et flairent dans l’air une blessure
Des chiens perdus, des chiens enfuis
Qui rongent la moelle de ton ennui
Comme une étoile qui meurt sans bruit
Dans l’ossuaire de la nuit
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5. |
Sauvage innocence
03:31
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Le soleil des colzas
Et la souche du hêtre
Abattus par ces bras
Comme une faux sur l'être
Puisque nos vieux villages
Sont peuplés d'assassins
Qui ne savent pas leur crime
Et le serre dans leur poings
Prendre un peu d'altitude
Presque toucher le ciel
Ce fruit de solitude
Au goût de mirabelle
Quitter l'abribus, quitter la mairie
Le préau de l'école, le bruit des bécanes
L'ennui des crachats
Quitter la Marie-Jeanne et le tabac
Quitter l'alcool et tout ce qui coule en moi
Quitter tout, quitter toi
Mes mains tueront peut-être
Elles aimeront surement
Cette petite robe de fête
Aux feux de la Saint-Jean
C'est comme le bruit qui court
Dans l'auge des fontaines
C'est comme l'heure qui sonne
A l'aube des fantômes
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6. |
Colère
03:29
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C'est encore un peu flou
Mais ça devient plus clair
À mesure que je perds
Mon sang froid
C'est une onde sinueuse
Qui remonte la pente
C'est une envie hargneuse
Qui rampe et rompt l'attente
Avec elle, il faut compter
Sur elle, on ne peut passer
Un jour ou l'autre, il faut s'y frotter
Avec elle, se colleter
Colère, colère, colère
Volée de bois vert
Colère, colère, colère
Ô combien me dessert
Je ne demandais qu'un peu de temps
Un peu d'élan
Pour me refaire une patience
Et recevoir le coup avec indolence
Mais avec elle, il faut compter
D'elle, on ne peut se passer
Un jour ou l'autre, il faut s'y tremper
Avec elle, se colleter
Colère, colère, colère
Tu me prends à revers
Colère, colère, colère
Du terrain tu gagnes, du terrain je perds
Colère, colère, colère
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7. |
Paradis
03:55
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Je n’étais pas fait pour ça
Pour ce trop d’amour en moi
Je n’ai su fermer mon cœur
Vous épargner cette douleur
Je ne vous ai pas vu tomber
Comme une fleur abandonnée
Au vent, au fleuve, aux flammes
Où meurt ce parfum de femme
Ces oiseaux de paradis
Qui volent en vous, meurtris
De mes amours migrateurs
Battant de l’aile et du cœur
Votre peau, ce sont mes mains
Vos yeux, les larmes de mon chagrin
Et votre voix, mon silence
Votre ventre, ma naissance
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8. |
Le bruit des vagues
04:18
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Il y a des jours où l’on se sent bien
Il y a de l’encre dans l’eau
Et du bleu dans le ciel
Des poissons d’or glissent sur ta peau
Des oiseaux plongent dans ton sommeil
Il y a des jours où l’on pressent tout
Il y a des jours comme ça
Où l’on se sent bien
Où l’on ressent tout
Y a des jours comme ça
Il y a des jours où le vent tourne
Un souffle dans les herbes
Le soleil dans tes yeux
Et le long de tes dunes imberbes
Des silences…
Des silences plus purs que l’eau claire
Des baisers plus salés que la mer, amour
Il y a des jours où l’on ressent tout
Où le bruit des vagues recouvre presque tout
Y a des jours comme ça
Où l’on se sent bien
Où l’on ressent tout
Y a des jours comme ça
Où l’on se sent ivre
Où l’on se sent vivre
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9. |
Ouvert la nuit
03:37
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Le jour m'ennuie dans sa torpeur
La nuit me lie à la stupeur
Je suis un ange de l'intérieur
Libre de corps, pris par l'ampleur
Le jour me fuit, la nuit s'empare
De mon errance, de mon cafard
Je marche au chant des louves noires
Qui me confondent sans crier gare
Ouvert la nuit, je suis ouvert la nuit
Dans les rues empressées de Paris
Dans les rues sang-mêlés de Paname
Ouvert la nuit, je suis ouvert la nuit
Ô triste était mon pas
Ô triste était mon âme
Des gens se glissent dans leur peaux d'ombre
Je ne suis plus seul dans la pénombre
Trop plein d'étoiles dans le ciel sombre
Dans les nightshops des banlieues nord
Dans les échoppes, dans les drugstores
Je suis à même d'aimer la mort
Mais c'est la nuit qui me dévore
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10. |
Corps perdus
03:34
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J’avais écrit cette chanson pour toi
En souvenir des jours sans voix
J’avais écrit, c’est vrai, pour toi
Cette chanson du mal de joie
C’est le mépris non les remords
Un geste, un mot, plus dur encore
Fendre l’oubli de sa rancœur
À bout de toi, revenu de tout
Une main tendue qui rend les coups
A corps perdus
J’avais écrit cette chanson pour moi
En souvenir des jours sans toi
J’avais écrit, c’est vrai, sans joie
Cette chanson du mal de toi
C’est le mépris non les regrets
Reste à l’affût, reste aux aguets
Le loup revient mordre sa proie
C’est à ce mal d’être aux abois
Et dans l’entaille, et dans l’encoche
Ce sont des flèches que l’on décoche
À corps perdus
C’est le mépris non la rancune
Amour et mort qui ne font qu’une
C’est un serpent qui s’entrelace
Au bois noueux d’une fille de passe
C’est un venin si douloureux
Qu’il me fait boire jusqu'à tes yeux
A corps perdus
C’est le mépris non les remords
Un geste, un mot, plus dur encore
À bout de toi, revenu de tout
Une main tendue qui rend les coups
À corps perdus
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11. |
Nos vues imprenables
04:09
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Ils sont en miettes sur la table
Ronde et jonchée de souvenirs
Un verre brisé, ma voix de sable
Et dans le bois comme une entaille
En deux fendue comme la pierre
D'un feu de bois, nourrir l'hiver
Le beurre est tendre sur le pain
Et le lait chaud entre mes mains
Nos vues imprenables
Étendues sur le sable
Souvenirs intouchables
Tabac et vin de table
Étendues sur le sable
Nos vues imprenables
Mon père partait dans le brouillard
Cueillir la branche au pied des arbres
Et son chien fou, mon bel Icare
Qui un jour ne rentra plus
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12. |
Jour après jour
03:31
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Volutes et voluptés
Quand la nuit se consume
Et monte au firmament
Je ne suis plus que brume
J'attends l'aube d'été
Les étangs impassibles
Sont des mots regrettés
Des gestes pris pour cible
Jour après jour
C'est la cendre qui tombe
Jour après jour
C'est comme la fin d'un monde
Jour après jour
S'offrir à la poussière
Jour après jour
Remembrement des terres
Le temps lorsqu'il est lent
Le temps lorsqu'il se prend
C'est un peu mon errance
Délitement, latence
Entends l'oiseau qui chante
Au bout du quai de brume
Cette chanson qui me hante
Entre l'arbre et la lune
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13. |
Orange amère
03:28
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Un souvenir lumière
À des années de moi
Une douleur passagère
Pour un temps très étroit
Il y a du sang versé
Pour faire lever les blés
Des rivières détournées
Leurs lits de sangs mêlés
Et tous ces corps froissés
Ces ombres dédoublées
Qui tentent la main du diable
Le verre, le feu, le sable
Couper la mort en deux
Attendre encore un peu
Le jour de délivrance
La nuit de recouvrance
Et si cela se peut
Mourir du rire des dieux
Jeter l’orange amère
Dans l’astre au cœur trop fier
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LES IMPRUDENTS Lyon, France
Vincent Russo (compositeur, arrangeur, interprète) et Dionys Décrevel (parolier) réalisent un premier album sorti en 2015,
produit par Julien Russo.
Ils figurent également sur le tribute “Tous Buzy” (2012) et sur l’album “La soupe à la grimace, 20e anniversaire” de Bertrand Betsch (2017).
Leur deuxième album, “Sauvage innocence” est produit par Eric Elvis Simonet.
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